LE SPRINT DU COCHON ou la variable du polo

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samedi, janvier 28 2012

A l'ouest rien de nouveau

Pause au Radrennbahn

Déviation d'itinéraire polocosmique avec une pause en Allemagne. Parlons de pause justement avec une photo pêchée dans la collection d'image du Bundesarchiv, les archives nationales allemandes. N'ayant personnellement aucune compétence pour comprendre le deutsche, j'ai fait faire (gratuitement) la traduction de la légende par Yahoo! : babel fish, le résultat est assez absurde. Jugez plutôt :

Berlin.- Sechs-Tage-Rennen im Sportpalast, Radrennfahrer bei einer Pause, Sportler trinkend.

Berlin. - Courses de jour de six buvant dans le palais sportif, conducteurs de fonctionnement de rad avec une coupure, sportifs.

Nous sommes en 1932, les courses de 6 jours, une compétition internationale sur piste, sont très populaire en Europe. Cela consiste à tourner sur un vélodrome, par équipe de deux, à coup de relai (une tape dans la main) contre d'autres pistards. Les vainqueurs, qui étaient des coureurs professionnels repartaient avec une valise pleine de sous, en partie généré par les paris sporifs. Lors des pauses (c'est ce qu'essaie de nous dire Yahoo! qui sait pourtant drôlement bien parler le chinois..) les types se faisaient des casses-dalles de paysans, des bons vieux ravito comme on dit, en même temps qu'ils se prenaient un méchant savon par leur entraîneur. Chacun dans sa petite cagette au centre du terrain, c'est là qu'on dort, mange, boit, lit, qu'on se fait masser et qu'on philosophe. Au premier plan, flou, on peu voir le cintre avec sa potence réglable en profondeur, très en vogue sur les vélos de piste de cette époque, elle permet de trouver, de paire avec le réglage du chariot de selle, la position optimale. C'est la quête perpétuelle de tout les cyclistes de tout les temps. C'est ainsi qu'en 1922 Honoré Barthélemy, couvrit plusieurs étapes du Tour avec deux escalopes cousues dans le slip pour attenuer le mal de cul. Rappelons que le dopage existait déjà, souvent juste quelques goutes d'Arsenic dans un grand verre d'eau, en tous cas c'est ce qu'on reprocha au grand sprinter parisien Edmond Jacquelin, champion de France de vitesse en 1902. Mais le cycliste photographié ,trinquant, a de quoi à être désinvolte car il est sponsorisé par Arcona, une célèbre marque basé à Berlin au fondé par Ernst Machnow Arcona vers 1900. Ses vélos se vendaient aux alentours de 32 Marks l'unité.


Les nazis interdirent bientôt les six-jours, jugées trop individualistes, mais continuèrent de soutenir le cyclisme amateur, en vue d'épater le monde, ce qui fût fait aux J.O. de Berlin en 1936.

Il n'y a qu'un seul cycliste qui a su dire non aux régime d'Hitler : cet homme c'est Albert Richter. Il fut le plus grand sprinter Allemand de l'entre-deux-guerres et son entraîneur était juif. Après son assassinat par la gestapo, la propagande nazi fit le serment d'effacer son nom de nos mémoires à tout jamais. Aujourd'hui, un vélodrome à Cologne porte son nom, et une biographie en allemand retrace son histoire.

Dans la vie, y a trois genres de mecs

Parmi les multiples approches de l'opposition compétitive, la différence de registre entre les winners et les killers est fondamentale. {...} Très physique, capable de tout "pour mettre à mort" son adversaire, le killer, homme ou femme, ne prend aucune distance par rapport à la situation de jeu. il agit une énergie de pénétration "pure". La puissance musculaire se manifeste dans sa splendeur virile. il réalise exactement ce qui'il a décidé de faire. Sûr de lui, convaincu de son bon droit, il projette une image idéale qui coïncide sans aucune erreur possible avec la réalité. Au tennis, un killer passe tous ses services, quoi qu'il arrive. il est programmé pour cela. On retrouve donc beaucoup de tempérament de killer dans les disciplines individuelles de type fermé (sports mécaniques) ou dans les moments fermés des disciplines de type ouvert, ce qui est le cas du sevice au tennis. dans ces criconstances de la compétition est mis en scène un geste mille fois exécuté à l'entrainement, relativement independant du jeu et de l'environnement compétitif. il en va de même pour les programmes des patineurs, les plongeons, les épreuves en gymnastique... Volontiers de mauvaise foi, un killer ne remet pas en jeu un point litigieux. Conscient de sa force, il fonce, il écrase, il passe. il est animé de ce killer's instinct des chefs d'entreprises nord-américains. Il peut tenter d'interpeller l'arbitre, voire de l'influencer. il ne reconnait pas volontiers ses fautes et se satisfait d'une technique médiocre pourvu qu'elle soit efficace.
A l'opposé, le winner crée sa stratégie tout au long du jeu. Même s'il veut lui aussi arriver le premier, il s'installe beaucoup moins dans une sécurité. C'est un esthète, qui a faim et soif de belles actions. L'amélioration de sa compétence tout au long des entraînements vise à mettre en scène la perfection au moment de la compétition. Il es déçu par un point gagnant s'il est techniquement inintéressant. D'une grande exigence quant à la justesse et la vérité de l'évaluation, il demande à l'arbitre de remettre les points litigieux.{...} Certains sports sont plutôt ainsi fait pour les killers et d'autres pour les winners. Mais les sportifs peuvent aussi jouer sur les deux registres. Le killer fonctionne dans l'instant même de la performance : il tue ou ne tue pas, et l'histoire recommence chaque fois à zéro. Le winner s'inscrit beaucoup plus dans l'historique et la structure, il interpelle la mémoire et l'environnement. Amoureux du beau travail, il est mû par la gagne. De type secondaire, le winner intellectualise ses apprentissages, sa stratégie. En compétition, il transforme la violence et l'agressivité de son adversaire afin de renforcer l'efficacité de son propre geste. Peu d'accidents sont observés entre deux winners. Le winner fonctionne dans une continuité avec le registre du renforcement obsessionnel des conduites. Il est souvent nettement meilleur aux entraînements qu'en compétition, alors que le killer souvent irrégulier aux entraînements, sait mobiliser efficacement ses forces au moment de l'épreuve.
Réaliser une performance est toujours un geste violent, c'est-à-dire un geste agressif puisqu'il implique de pénétrer le territoire de l'autre. Cette agressivité ne doit jamais aller jusqu'à la destruction de l'autre, même s'il s'agit de le tuer symboliquement, dans un rituel typiquement animal au sens large du terme. Le killer peut libérer cette agressivité qui témoigne de sa violence primaire, son système pulsionnel de vie sauvage, originaire, libérée des freins normaux de la conscience. {...} Le killer parle de rage, et ne s'inquiète pas de l'environnement ou du contexte de sa compétition.
Le winner essaie d'aménager constamment le bon équilibre entre l'agressivité et la violence. Or, pour dépasser ses limites, il faut libérer cette violence primaire, et donc fonctionner, au moins de manière temporaire, sur le mode du killer... Le trop winner, trop raisonnable, qui ne parvient pas à faire, se retrouve plutôt à la place numéro 2 du podium{...}.
Au winner est associé le loser, qui se distingue par l'exhibition de ses records dans ses conduites d'échec.{...}
Il s'agit en général d'un sportif qui entretient une image négative de lui-même. Incertain que l'on puisse parler de ses succès, il cultive les mises en situation spectaculaires d'impuissance. Les conduites d'amaigrissement forcé dans les disciplines à catégorie de poids dans leur rituel précédant la compétition, pour conjurer le caractère aléatoire de la rencontre en considérant la balance comme leur premier adversaire.{...} Il s'agit donc d'un trouble de l'anticipation avec mise en échec de l'objectif.
Claire Carrier Le champion, sa vie, sa mort Psychanalyse de l'exploit

Mr Loser

A propos de cet hiver

Ce Zorblog est dédié au Polo en général depuis le Chogan des rois Perses jusqu'aux dents manquantes des joueurs d'outre-atlantique, et par extension il fouille l'humus de l'histoire pour y trouver ce qu'il en reste. L'éditeur lui même pratique le polo con bicicleta* de manière régulière. Ces pages sont à la bicyclette ce que les réunions sont aux alcooliques anonymes. Une excuse pour boire des coups et fumer du bambou en parlant d'Hard Court Bike Polo.
Le Zorblog est dédicacé à tous les porcs qui fournissent le sud ouest français en saucisses et en pâtés.
Mujahidin Chogan Club

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