Pause au Radrennbahn

Déviation d'itinéraire polocosmique avec une pause en Allemagne. Parlons de pause justement avec une photo pêchée dans la collection d'image du Bundesarchiv, les archives nationales allemandes. N'ayant personnellement aucune compétence pour comprendre le deutsche, j'ai fait faire (gratuitement) la traduction de la légende par Yahoo! : babel fish, le résultat est assez absurde. Jugez plutôt :

Berlin.- Sechs-Tage-Rennen im Sportpalast, Radrennfahrer bei einer Pause, Sportler trinkend.

Berlin. - Courses de jour de six buvant dans le palais sportif, conducteurs de fonctionnement de rad avec une coupure, sportifs.

Nous sommes en 1932, les courses de 6 jours, une compétition internationale sur piste, sont très populaire en Europe. Cela consiste à tourner sur un vélodrome, par équipe de deux, à coup de relai (une tape dans la main) contre d'autres pistards. Les vainqueurs, qui étaient des coureurs professionnels repartaient avec une valise pleine de sous, en partie généré par les paris sporifs. Lors des pauses (c'est ce qu'essaie de nous dire Yahoo! qui sait pourtant drôlement bien parler le chinois..) les types se faisaient des casses-dalles de paysans, des bons vieux ravito comme on dit, en même temps qu'ils se prenaient un méchant savon par leur entraîneur. Chacun dans sa petite cagette au centre du terrain, c'est là qu'on dort, mange, boit, lit, qu'on se fait masser et qu'on philosophe. Au premier plan, flou, on peu voir le cintre avec sa potence réglable en profondeur, très en vogue sur les vélos de piste de cette époque, elle permet de trouver, de paire avec le réglage du chariot de selle, la position optimale. C'est la quête perpétuelle de tout les cyclistes de tout les temps. C'est ainsi qu'en 1922 Honoré Barthélemy, couvrit plusieurs étapes du Tour avec deux escalopes cousues dans le slip pour attenuer le mal de cul. Rappelons que le dopage existait déjà, souvent juste quelques goutes d'Arsenic dans un grand verre d'eau, en tous cas c'est ce qu'on reprocha au grand sprinter parisien Edmond Jacquelin, champion de France de vitesse en 1902. Mais le cycliste photographié ,trinquant, a de quoi à être désinvolte car il est sponsorisé par Arcona, une célèbre marque basé à Berlin au fondé par Ernst Machnow Arcona vers 1900. Ses vélos se vendaient aux alentours de 32 Marks l'unité.


Les nazis interdirent bientôt les six-jours, jugées trop individualistes, mais continuèrent de soutenir le cyclisme amateur, en vue d'épater le monde, ce qui fût fait aux J.O. de Berlin en 1936.

Il n'y a qu'un seul cycliste qui a su dire non aux régime d'Hitler : cet homme c'est Albert Richter. Il fut le plus grand sprinter Allemand de l'entre-deux-guerres et son entraîneur était juif. Après son assassinat par la gestapo, la propagande nazi fit le serment d'effacer son nom de nos mémoires à tout jamais. Aujourd'hui, un vélodrome à Cologne porte son nom, et une biographie en allemand retrace son histoire.